6ème journée Épistémologie

Les positivismes

30 et 31 mai 2017

 

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Après avoir examiné les relations de l’épistémologie avec la didactique (2014), les modèles (2015), puis la complexité (2016), cette sixième Journée Épistémologie s’intéresse à la variété des positivismes.

Les liens entre les sciences et le positivisme relèvent de l’évidence. Le « positivisme » est apparu au XIXe siècle, à une époque où l’on assiste à une volonté de rationaliser tous les domaines de la société en appui sur les savoirs scientifiques, et ce y compris dans des domaines qui, jusque là, avaient échappé à son emprise à l’instar de celui des valeurs. Il nous paraît utile de rappeler ici la périodisation qu’Auguste Comte, fondateur et figure emblématique du positivisme, établissait dans l’histoire de la pensée : après l’âge religieux auquel succéda l’âge métaphysique, le philosophe annonçait au XIXe siècle l’avènement de l’âge positif auquel accédait enfin l’Humanité en substituant la science, pour comprendre le monde, à toute autre mode d’explication et de représentation. Voici l’âge, selon Auguste Comte, où l’homme s’intéresse au « comment » et non plus au « pourquoi » des phénomènes, comme si l’étonnement philosophique devait céder la place à l’étonnement scientifique.

On peut raisonnablement faire l’hypothèse que cet « avènement de l’âge de la science » n’est pas envisagé de la même manière selon qu’on est philosophe, sociologue, juriste, historien, mathématicien, physicien, biologiste ou économiste. Le positivisme d’Auguste Comte n’est pas celui de Léon Duguit, ni celui de Hans Kelsen, ni même encore celui d’Ernst Mach ou du Cercle de Vienne. Nous tenterons dans le cadre de cette rencontre d’éclairer la question des points de divergence et de convergence entre les différents positivismes. Entre ces différentes traditions, un point de convergence réside dans une commune conception moniste du monde : tandis que les arrière-mondes, ceux à la recherche desquels l’homme est conduit à se poser des questions métaphysiques, ne doivent plus susciter l’intérêt du savant, le regard scientifique ne doit porter que sur un seul monde, celui dont on peut faire l’expérience. La science résout des énigmes dénuées de toute transcendance et apaise l’étonnement en expliquant le déroulement des phénomènes ; elle n’apporte pas de réponse à la question de ce qu’est leur essence intime. Pour autant, il est vraisemblable que les différents positivismes tirent de cette posture des conclusions éthiques et philosophiques diverses.

Cette rencontre se donne pour objectif de mettre en évidence la diversité des positivismes, et d’interroger leurs héritages dans les sciences d’aujourd’hui.

La Journée se déroulera en fait sur deux demi-journées, l’après-midi du 30 mai et la matinée du 31 mai. Elle s’articulera autour de plusieurs conférences plénières, de communications invitées et table ronde sur les positivismes dans les sciences d’aujourd’hui, et de communications affichées.

Cette journée est ouverte à toutes les personnes intéressées (chercheurs, enseignants-chercheurs, étudiants, enseignants du secondaire et du primaire…).