Dans le laboratoire de Nicolas Martin
Une conférence, un atelier d’écriture, un entretien ; Nicolas Martin, auteur du roman dystopique “Fragile/s”, a rencontré les étudiants de la Faculté des Sciences de Montpellier pour un échange inédit. Focus sur cet événement.
Ce mercredi 4 décembre, la Faculté des Sciences de Montpellier a eu l’honneur d’accueillir Nicolas Martin, journaliste scientifique et ancien animateur de l’émission “La Méthode scientifique” sur France Culture. Également écrivain, il vient de publier son premier roman de science-fiction, “Fragile/s” aux éditions “Au Diable Vauvert”. Un récit dystopique qui explore les défis de la procréation humaine dans un futur proche à travers des thèmes biologiques connus tels que la dégénérescence du chromosome Y et le syndrome du X fragile. À travers une conférence et un atelier d’écriture, l’auteur a invité les étudiants à réfléchir à cette littérature imaginaire qui n’a rien d’un sous-genre.
De journaliste à écrivain
L’écriture a toujours été une évidence pour Nicolas Martin qui a, depuis son plus jeune âge, rêvé, imaginé, gribouillé et lu cette littérature de l’imaginaire. L’écriture précède son passé de journaliste scientifique, et sa passion pour les sciences. D’après lui, c’est l’accès à cet imaginaire qui a été source de curiosité. Pendant plus d’un quart d’heure, 3 membres de l’association SCRIBES ainsi que Sonia Chalbi – chargée de mission Culture et Relations Arts-Sciences – ont pu interroger Nicolas Martin sur la naissance de “Fragile/s” et le lien entre les sciences et la science-fiction. Comment éviter que la dystopie ne devienne réalité, est-ce que “science sans conscience n’est que ruine de l’âme”… Retrouvez les réponses à ces questions dans le podcast de l’entretien publié sur la chaîne YouTube de la Faculté des Sciences !
“Il y a une contiguïté entre les sciences et la science-fiction. […] Quand on évolue dans un univers scientifique, il est normal de voir comment la littérature s’en empare, faisant naître aussi de nouvelles idées et pistes de réflexions.”
La science-fiction comme terrain d’expérimentation
Nicolas Martin a exploré les origines et la portée de la science-fiction dans une conférence passionnante et riche de références qui a duré près d’une heure. “Frankenstein est le point de départ de la science-fiction telle que nous la concevons aujourd’hui”, a-t-il expliqué, soulignant que ce genre, bien qu’officialisé en 1926, puise ses racines dans une tradition d’écrits spéculatifs bien plus ancienne. Actuellement, “écrire de la SF en 2024, c’est partir du réel actuel et changer les paramètres pour voir ce qu’il se passe”. Cette approche, proche de l’expérience de pensée philosophique, transforme chaque œuvre de science-fiction en un terrain de réflexion sur les défis contemporains et les futurs possibles.
Un atelier d’écriture unique
“La SF est proche de la philosophie : on crée un système et on observe comment il réagit.” C’est avec cette perspective que Nicolas Martin a guidé une quinzaine d’étudiants lors d’un atelier d’écriture. À partir de ses conseils, ils se sont essayés à construire une nouvelle de science-fiction. Peut-être que le prochain George Orwell se trouvait parmi eux ?
En offrant aux étudiants une immersion dans l’univers de la science-fiction, Nicolas Martin a démontré que la littérature peut être un outil pour naviguer dans les complexités de notre monde. À travers cette rencontre, c’est un appel à imaginer, créer, à expérimenter qui a été lancé. Un appel qui, espérons-le, continuera de résonner bien au-delà de ce Festi’sciences. L’association SCRIBES qui a co-porté le projet avec la Faculté des Sciences de Montpellier reprend ses ateliers d’écriture dès janvier, voilà de quoi approfondir les pistes déjà empruntées ce mercredi.
Pour suivre S.C.R.I.B.E.S : Instagram @scribes_um
Pour suivre Nicolas Martin : Instagram @nicomartinfc
Maison d’édition : Instagram @editionsaudiablevauvert
Article écrit par Nafi Terrasse, étudiante du Master MédiACCES de la FdS